masques du congo

Masques Luba

Les Luba comme la plupart des peuples africains croient en un Dieu unique qui se présente aux hommes sous la forme d'esprits multiples. Cette déité s'exprime par 3 esprits primordiaux (le Verbe, le Geste et le Souffle). Leurs sculptures décrivent comme dans un livre, et de façon secrète, les mythes originels ainsi que l'histoire des dynasties royales. Pour cela ils utilisent différents symboles :

Le point entouré de 2 cercles est le symbole divin. Les conus, escargots à spirales, évoquent la torsade du cordon ombilical. Ils symbolisent la vie, la naissance, la fécondité. Le point et les deux cercles, la spirale et la torsade expriment le monde originel, la création du monde.
Le ficus est un arbre sacré depuis l'Antiquité de l'Egypte à la Mésopotamie. Il est lié au sang menstruel et à la divination. Il est utilisé pour la sculpture d'objets sacrés. Le kaolin symbolise les esprits des défunts. Les triangles alternés évoquent la complémentarité des hommes et des femmes, la coiffure cruciforme celle des 4 points cardinaux. Le soleil est la face diurne positive de Dieu. La lune est sa face nocturne, des mauvais esprits. Les nuits de pleines lunes sont motifs à sacrifices parce que le pouvoir des mauvais esprits est au plus haut. Le monde des morts se situe dans la voie lactée.

Les masques sont utilisés à des fins de voyance, de sociopolitique, et aussi pour chasser la maladie, la mort, les esprits mangeurs d'âmes et les sorciers. Ils sont liés aux rites de circoncision, de néoménie, de l'investiture des chefs, de funérailles. Autrefois on sacrifiait un esclave pour la consécration d'un masque. Le masque évoque l'antilope bongo qui a le dos rayé et une bande noire qui descend des yeux au museau.

Masque rond en forme de bol sculpté dans un bois très léger. De la bouche, remontant vers le nez, un ligne verticale se poursuit en crête jusqu’au sommet du masque. De part et d’autre de cette ligne sont sculptées des stries parallèles, telles des zèbrures. Ces stries sont teintes de blanc de kaolin contrastant avec le noir dominant sur l’ensemble du visage. Sous les yeux en forme d’amandes, des découpes arrondies permettaient la vision au porteur de masque. Ces masques ronds sont exclusivement attribués aux Luba. La blancheur des lignes est associée à des caractères positifs (pureté, bonté, lumière, lait maternel...). La fonction de ces masques Luba est bienfaisante ; leur danse doit animer des esprits protecteurs. Les couleurs ont une symbolique, comme les formes, elles indiquent le "sexe" du masque mais aussi son potentiel magique. Le noir est associé aux qualités occultes du masque. Les stries noires seraient destinées à dissimuler les aspects malveillants du masque aux non-initiés.

Masques Songyé

Les visages de ces masques sont recouverts de stries parallèles inspirées du pelage de certains animaux, comme par exemple, le zèbre ou le guib harnaché, auxquels les Songyé accordent une grande importance mythologique. On dit des masques qu'ils se situent en dehors de l'ordre normal de l'univers. Une crête surmontant le visage distingue les exemples masculins des féminins. La taille de cette saillie a une signification hiérarchique : plus elle est grande, plus le potentiel magique et la puissance mystique du personnage masqué sont importants. Durant leurs danses (par exemple, pendant les rituels de circoncision), les masques masculins adoptent un comportement capricieux et assument une fonction de contrôle social. Les masques féminins, par contre, sont plutôt associés au monde physique et à la reproduction. Leurs mouvements sont plus calmes, car ils doivent activer les esprits bienveillants, garants d'une nombreuse descendance. Ils sont également en rapport avec la lune et se produisent au cours de rituels mensuels, de funérailles et de fêtes de dation du nom.

Les masques, ou kifwebe en songye, ont des traits rappelant ceux des visages des statues: grand front bombé, lourdes paupières, bouche rectangulaire ou en forme de haricot. Ils sont couverts de striures blanches sur fond foncé, ou l'inverse. Le crâne est divisé en 2 sections par une arête ou par par une crêtage central qui prolonge le nez; les yeux sont des demi-sphères ou des portions cylindres ou de cônes extraordinairement pointés vers l'avant comme s'ils étaient portés au sommet d'un appendice; le nez est triangulaire; la bouche prend l'allure d'un parallépipède, lui aussi projeté à l'angle droit vers l'avant.

Masques Bembe

Les Bembe ont un masque dont la forme est très orginale : c'est une planchette rectangulaire qui a été soumise préalablement à un cintrage et qui est creusée de deux énormes orbites ovales, jumelées et déprimées, au centre desquelles s'ouvrent des yeux plus ou moins saillants; la ligne entre les deux orbites se continue vers le bas pour compléter le relief du nez; la bouche s'ouvre en carré avec des dents bien ou mal marquées ou se réduit à une sorte de bouchon. Ces masques sont rehaussé d'une sobre polychromie qui met parfaitement en valeur le jeu des éléments qui le constituent.

Masque Boa

Les Boa ou Pongdudu (qui donnait l'épouvante aux ennemis) sont proches des Mangbétu et des Zande. Ces masques sont liés à la guerre principalement à préparer les hommes à partir en guerre. Ces masques ont une morphologie très caractéristique avec des oreilles surdimensionnées pourvues d'un orfice rond qui les rend facilement identifiables. en principe, ce masque devait rendre son porteur invulnérable au cours des combats et terrifier les adversaires. Ces masques sont particulièrement rares.

Masques Lega

Les masques Lega ont le classique visage concave cordiforme, blanchi par l'application d'argile blanche, des yeux fendus et ouverts ainsi qu'une bouche ouverte (bien que les formes actuelles sont diffférentes), un long nez droit et rectiligne divisant le visage en deu. Ils représentent l'idéal esthétique Lega : simplicité dans la douceur des formes, absence d'ornements, patine, brillance et stylisation contrôlée.

Masques Pendé

Masques Suku

Masques Tchokwé

Masques Kongo

voir : géographie des peuples