arts du nigeria

Publié le par K.



Statues Mumuyé


 Communauté agricole d'environ 100.000 personnes, les Mumuyé habitent à l'est du Nigéria. Le Vabo, culte principal chez les Mumuyé, désigne des divinités abstraites intermédiaires entre le dieu suprême La et les êtres humains. L'aspect masculin de la divinité est symbolisé par un masque heaume en forme de tête de buffle peint en rouge et blanc, tandis que l'aspect féminin est représenté par un grand poteau surmonté d'une tête humaine.

La taille des statues mumuyé varie entre 30 et 170 cm mais la moyenne se situe entre 70 et 90 cm. On reconnaît une statue mumuyé à quelques caractéristiques formelles absolument uniques dans l'art africain, corps traité comme une colonne, bras enveloppants et aplatis - formant un évidement de part et d'autre du torse - colonne - jambes trapues formant une sorte de pont, tête de forme ovale surmontée de diverses coiffures stylisées.
Le style le plus accompli plastiquement et donc le plus classique de la statuaire mumuyé est le style trapu, c'est à dire où le rapport entre la hauteur du torse et celle des jambes est de un à trois ou plus.

On constate que les artistes n'ont cessé de jouer avec les variations infinies entre le canon trapu et des proportions plus longilignes. Les sculptures mumuyé libèrent donc les bras et les jambes afin qu'on puisse les percevoir dans leur plein tridimensionnalité. Les bras aplatis  de section courbe répondent à la courbure de la surface du torse et laissent circuler l'air comme le regard à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la sculpture.



Statues Yoruba


Dans la conception des Yoruba, le cosmo est composé de deux règnes distincts et cependant inséparables: le règne spirituel invisible des ancêtres, des dieux et des esprits, et le monde visible, tangible des vivants. "L'autre monde" c'est simplement cet espace de présences invisibles au-delà de notre vision ou de notre perception normale. "Le monde" est le règne visible, tangible des vivants et de ces force invisibles de l'autre monde qui interviennent dans les histoires humaines et y exercent une forte influence.

La tête est d'une importance fondamentale pour l'art et la pensée yoruba. Dans les sculptures, sa proportion est souvent augmentée par rapport au corps, exprimant ainsi sa dimension comme nature essentielle ou l'énergie d'un individu. Cette essence spirituelle est située dans la tête intérieure car les Yoruba conçoivent l'individu comme possédant à la fois des aspects intérieurs et extérieurs. Les qualités intérieures, en particulier celles de l'esprit comme la sérénité, la maîtrise de soi et la patience, doivent gouverner les extérieures. C'est la tête également qui relie l'individu à l'autre monde.

"Les proverbes sont les chevaux de la parole". Les proverbes, art verbal, constituent de brèves évocations orales, des ornements de la conversation; ils soutiennent, portent, élèvent le discours, rendant ainsi plus intense le pouvoir d'expression des idées. Et c'est bien ainsi qu'il nous faut comprendre l'art Yoruba en tant que forme évocatrice, comme quelque chose qui, par sa beauté et son pouvoir expressif, qui nous élève et nous transporte.

Tous les entités de l'autre monde se manifeste matériellement dans le monde physique. Dans les arts sacrés yoruba, on donne à ces présences des formes imaginaires. Car les arts sacrés yoruba servent à focaliser, à intensifier le culte en attirant les forces spirituelles grâce à leur pouvoir esthétique.

Le double et la gémellité. En Afrique, la venue de jumeaux est le signe d'une faveur. Les Yoruba chez lesquels il naît 4 fois plus de jumeaux, on ne sait pourquoi, que partout ailleurs dans le monde, en ont fait un véritable culte.

Leurs effigies exaltent, sur le plan stylistique, la symétrie, l'harmonie, l'idée d'une gémellité mystique. Visions de la naissance simultanée de deux êtres à la lumière, ces oeuvres expriment à la fois l'unité d'une dualité tempérée, la force mesurée d'une duplication bienfaisante. Ces figures illustrent ainsi les deux faces du vivant qui se complètent.

Pour les Yoruba, l'un des jumeaux est considéré comme le double spirituel de l'autre, dont la place est au ciel avec les dieux. S'il meurt, un devin préconise de remplacer le défunt par une statuette, qui représente l'adulte qu'il serait devenu, et qu'il faut habiller, nourrir. Le devin recommande parfois de faire sculpter une figure de l'enfant survivant, afin de conserver l'image de la gemellité.




Publié dans la sculpture

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